le bisphénol fait débat

Molécule de Bisphénol A ou BPA

Des dizaines d’études scientifiques menées à travers le monde sont en train de montrer les méfaits du Bisphénol A ou BPA. Ce perturbateur endocrinien serait responsable de maladies cardio-vasculaires, de certain type de diabète, d’anomalies hépatiques, d’anomalies embryonnaires… Le souci est que cette substance est omniprésente dans notre quotidien : emballages plastiques, vaisselle plastique, boîtes de conserve, canettes de soda… Petit tour d’horizon de ce reprotoxique actuellement classé catégorie 3, autrement dit « préoccupant pour la reproduction de l’espèce humaine ».

Qu’est-ce que le Bisphénol A ou BPA?


Il s’agit d’un composé chimique. C’est un perturbateur endocrinien capable de se lier au récepteur des œstrogènes. Il reproduit l’effet de l’hormone sexuelle féminine. D’abord étudié comme œstrogène de synthèse, il a finalement été exploité par l’industrie plastique. Il est utilisé pour la polymérisation des plastiques (polycarbonate et résine epoxy). Il sert également d’antioxydant des plastifiants et PVC.

Où le trouve-t-on ?


Il entre dans la fabrication de nombreux plastiques qui nous entourent :
  • Contenants alimentaires en plastiques : bouteilles d’eau rigide (type fontaine d’eau) ou bouteilles de lait, récipients plastiques de conservation ou de chauffage micro-onde (type Tupperware), pots de yaourt ou de fromage blanc, vaisselle plastique (assiette ou gobelet pour bébé ou enfant)…
  • Contenants alimentaires non plastiques (revêtement intérieur) : boîte de lait ou de sauces tomate en carton, canettes de soda, boîtes de conserves…
  • Petit électroménager : cuit-vapeur, robot ménager, mixeur plastique, bouilloire…
  • Tuyauterie : tube et tuyau en PVC
  • Objets non alimentaires : lunettes, sacs poubelles, pare-chocs, CD, tickets de caisse (encre), ciment dentaire, adhésifs…

Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive. On peut le repérer grâce à ce sigle :

Les plastiques avec le code de recyclage 3 ou 7 contiennent du BPA. Notons tout de même que ce sigle n’est pas obligatoire.

Quels sont les risques ?


Le Bisphénol A est capable de s’extraire à faible dose des plastiques. Cet effet est accentué lorsque les plastiques sont chauffés ou nettoyés avec des détergents puissants ou des acides. La contamination se fait par ingestion. Mais on le soupçonne de passer également par la peau et les voies respiratoires.
La société internationale d’endocrinologie demande que le principe de précaution soit appliqué au Bisphénol A.
Ces effets sur l’organisme seraient les suivants  (ils ont été constatés sur les animaux):
  • Dérèglement hormonal,
  • Cancer du sein et de la prostate,
  • Puberté précoce chez les filles,
  • Déficit de l’attention,
  • Hyperactivité,
  • Baisse en qualité et en nombre des spermatozoïdes,
  • Obésité,
  • Maladie cardio-vasculaires,
  • Anomalies du bilan hépatique,
  • Perturbation du fonctionnement cérébral du fœtus et des nouveaux nés…


Le placenta ne protège pas de l’embryon de l’exposition au Bisphénol A.

Le Bisphénol A est retrouvé dans de nombreux organismes vivants. Une étude a démontré que plus de 90% des américains ont du Bisphénol A dans leurs urines. Plus le sujet est jeune, plus le taux est élevé.

Quelles mesures ?


Le Canada et la France ont interdit la commercialisation des biberons contenant du Bisphénol A. Cette mesure sera applicable dans l’union européenne dès juin 2011.
La FDA (Food and Drugs Administration) aux Etats-Unis et l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) commence à s’intéresser à la toxicité du Bisphénol. La FDA encourage la suppression du BPA dans les boîtes de conserve et les récipients contenant des aliments pour bébés. L’Afssa recommande un étiquetage systématique des produits contenant du BPA pour alerter le consommateur afin qu’il ne chauffe pas trop longtemps les produits contenu dans ces récipients. Elle recommande également qu’un programme de recherche évaluant la toxicité du BPA soit lancé. Certaines grandes enseignes commencent à utiliser des encres sans BPA pour l’émission des tickets de caisse. Mais concrètement aucune mesure n’a été prise.

Il nous revient donc de prendre quelques précautions au quotidien :
  • Limiter ses achats de boîtes de conserve,
  • Ne pas chauffer les aliments dans les contenants en plastiques et préférer des récipients en verre,
  • Préférer les bouteilles aux canettes,
  • Eviter la vaisselle plastique notamment pour les enfants…

Des chercheurs travaillent sur un plastique en fécule de pommes de terre biodégradable mais 2 à 3 fois plus cher qu'un plastique contenant du BPA. Il est donc presque certain que sans législation, les industriels ne se tourneront pas vers cette solution.

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